Fuir ou se battre pour son couple
Certaines situations de couple peuvent être toxiques et parfois dangereuses.
La peur est inhérente à notre nature humaine, elle appartient à notre mécanisme de survie que nous détenons tous naturellement. Au niveau de notre cerveau reptilien, face à un danger, nous allons avoir systématiquement trois modes de réaction : l’attaque quand l’autre est (ou perçu comme tel) plus faible que soi, la fuite quand la situation est inversée et la prostration quand nous n’avons ni la possibilité de nous battre, ni la possibilité de fuir.
De la même manière, vous trouverez ces trois attitudes dans certaines situations critiques au sein d’un couple. Aucune d’elles n’est légitimement meilleure qu’une autre car elles répondent toutes à un instinct de survie.
« Je vis une relation toxique, je sais que ce n’est pas bon pour moi mais je ne veux pas être dans l’évitement et je voudrais savoir si je dois fuir ou préserver cette relation » me dit Nathalie lors du premier rendez-vous.
Fuir ou rester… Mon expérience en matière de couple est que dès que nous validons un concept issu de nos expériences passées ou de notre éducation, nous nous mettons gravement en danger car nous quittons la réalité de l’instant présent pour entrer dans une spirale fantasmatique et parfois tyrannique pour soi-même.
La question n’est donc pas de savoir si ‘je dois fuir ou préserver ma relation’ car y répondre serait rester au niveau des stratégies mais de regarder avec simplicité et en dehors de tout concept, ce qui est bon pour moi ou pas.
Rester dans une relation sous prétexte de concepts ou de raisons n’est pas à mon avis le sens des relations. S’il n’y a pas de joie dans son couple c’est le signe que l’élan de vie n’est pas à cet endroit-là.
Le sens du couple est avant tout un espace de joie et de partage, de mise en commun et de complétude. Ce n’est pas un espace pour combler nos manques et encore moins un espace de coexistence laborieuse.
La société dans laquelle nous vivons se charge suffisamment de nous rendre la vie difficile sans que la relation de couple n'en rajoute en devenant elle aussi un espace sous contraintes et sans élan.
Que ce soit clair, je ne suis pas en train de dire qu’il ne doit pas y avoir de challenge, de difficultés ou de défis à relever dans le couple mais que l’essence de cette relation n’est pas d’être une bataille ou un mal-être quotidien.
Aussi, si vous sentez qu’au sein de votre couple vous dépensez plus d’énergie dans la relation qu’elle ne vous en apporte, je vous invite à le reconsidérer en vous posant cette question bien connue en C.N.V : ‘ai-je de la joie ou pas à rester sous les cailloux ?’.
C’est à cet endroit-là que vous pourrez rencontrer la délimitation entre l’acte de fuir et l’acte de vous battre pour votre couple en étant bien au clair qu’aucune de ces actions n'est meilleure que l’autre ; ne créons pas de dualités supplémentaires… chacun agira au mieux avec les moyens dont il dispose.
Donc si vous êtes dans un cas similaire à Nathalie, je vous invite vraiment à accueillir et à questionner les parts en vous qui sous-tendent cette dualité. Il vous faudra certainement beaucoup d’auto-empathie, de compassion et du temps pour entendre toutes ces voix intérieures qui se manifesteront. En le faisant calmement, sans précipitation et pourquoi pas en étant accompagné(e) par un spécialiste de la relation d'aide, je suis certain que la décision qui en découlera se manifestera comme une simple évidence.
Vivons en couple et vivons légers !
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